Je suis un artiste et éducateur qui travaille autour des notions de représentations en code, et dont le travail se pose autour des problématiques de l’individu et de la société à travers l’écriture du code, ce qui comprend notamment une représentation codée (simulation) de philosophie politique, un recueil de poèmes en code, ainsi que diverses interventions sur l’expressivité du code. En plus de ces productions artistiques, j’ai une carrière pédagogique qui m’a amené à concevoir et enseigner différents cours à l’université de New York autour de ces thématiques. Ce travail, jusqu’à aujourd’hui, m’a fait explorer les possibilités poétiques et esthétiques du code en soi, avant qu’il ne devienne logiciel. Je souhaite donc pousser cette recherche pour également prendre en compte la place des langages de programmation au sein de cet élan poétique. Je compte travailler sous la direction d’Alexandre Gefen.
Explorer les possibilités poétiques (oui, poétiques et pas esthétiques, puisque l’esthétique n’est peut-être uniquement qu’une technicalité, tandis que la poétique se range un peu plus du côté de la créativité) des langages de programmation. Une autre question principale est celle des stratégies narratives et poétiques des langages de programmation. Qu’est-ce qui fait que des lignes de code peuvent raconter une histoire?
necessite de differencier ce que veut dire poetique, creativite et esthetique……
Il sera donc question des langages de programmation concrets, lorsqu’ils sont utilisés comme moyens d’expression artistique égale, si ce n’est supérieure à leur version compilée.
Il existe différents courants de recherche autour du code et de la poétique. La poésie digitale regroupe toutes les formes textuelles et littéraires qui prennent l’ordinateur comme médium différent de l’impression, et ça va de la poésie générative aux poèmes collaboratifs, à la poésie animée (inspirée de la poésie concrète), aux codeworks ou à la fiction interactive. Les analyses qui se portent là-dessus se divisent généralement en deux camps: les nouveaux medias sont ils réellement nouveaux, et complètement différents des matières artistiques “traditionnelles” (Manovich, Murray) ou bien se situent-ils dans une certaine continuation (Katherine Hayles, Chun, McLuhan)? Il faut aussi prendre en compte le fait que seule une petite fraction de ce champ de la poésie digitale prend pour véritable objet d’étude le code en lui-même, et donc il y a en fin de compte très peu de littérature sur cet aspect spécifique. Florian Cramer, John Cayley, Nick Montfort, Adrian McKenzie et Geoff Cox sont parmi les principaux auteurs du domaine. Pourtant, la plupart d’entre eux justifient la nécéssité de parler du code parce qu’il considèrent impossible d’ignorer la matérialité des nouveaux médias, mais ils en parlent quand même comme d’une entité abstraite, et très souvent excluent de leur analyse le fait que le code n’existe que par le biais de langage, et donc de sémantique, et donc de contexte, de réalités.
Il ne faut pas oublier qu’il y a aussi de la littérature sur l’écriture du code du côté des ingénieurs (SICP) et des humanités (software studies, Weapons of Math Destruction). Donc il y a une sorte de dynamique intéressante: prise en compte évidente de la proéminence des langages pour l’ingénierie, la mise en question de certains aspects de la programmation dans les humanités (et notamment de leur représentation du monde, de la création d’un monde) emais quand même encore très peu d’analyse spécifique et textuelle dans les arts, en partie expliquée par le fait qu’il y ait peu de corpus correspondant à ces critères.
Triple nécessité: il n’existe pas d’analyse de poèmes en code, il n’y a pas de prise en compte du langage spécifique en tant que matérialité de l’objet étudié, et il y a beaucoup trop de code dans le monde et son impact est bien trop grand pour qu’on en ignore même les aspects les plus discrets.
Contextes: linguistiques (wittgenstein) / littéraires (kenneth burke/williams carlos williams) / études des médias (hayles, chun, 10Print) / informatiques (SICP, Alan Kay, Seymour Papert) / yuk hui (technogenèse)
Un language de programmation peut-il être dramatique? y a-t-il un changement qualitatif dans les structures mentales que le code cree/qui creent le code?
Le principal problème que ma recherche tente de résoudre est: quelle est la place de l’esthétique (et comment cette place se cree-t-elle) dans la lecture et l’écriture de languages de programmation?
Ce nouvel angle de recherche est nécessaire puisqu’il nous permet de mettre en exergue un nouvel aspect de l’arbitrarité et de la subjectivité de pratiques et de matériaux qui sont souvent présentés comme omnipotents.
Roman Jakobson: LOOK UP
Présence de beauté, de style, de structure.
Conceptions classiques: Aristote, Kant, Hegel. Différences entre praxis et poiesis, subjectif et objectif.
Ensemble cohérents d’instructions codées permenttant la communication d’actions et d’états entre humains et machines. Turing-complete. Nécéssite forcément de la computation. Requiert, mais ne se limite pas à, l’encodage d’information. (pensée: à quel point la poésie est-elle de l’encodage ou du décodage d’information? quelle est la place de l’erreur?)
???
Limitation nécéssaire et/ou volontaire du champ des possibles guidant l’accomplissement d’une tâche particulière.
Méthodo - écriture de poèmes (exercices de style de quenaud) - analyse de poèmes - analyse de langages - écriture de langages - Entretiens avec poètes de code, et avec programmeurs non-poètes. - Recherche sur les processus impliqués dans le design d’un langage. - Étude comparative des structures de base de langages de programmation et des structures de base du langage humain, et des structures de bases de la fiction. - Conception d’un langage de programmation. - Écriture de poèmes dans ce langage de programmation. - Étude de poèmes écrits par d’autres dans ce langage.
Emploi du temps